Le Slime, un jeu sans danger ? Les données des centres antipoison - 21/08/18
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Résumé |
Objectif |
Le Slime ou « Pâte à prout » est une pâte gluante et élastique malaxée pendant des heures comme un jeu et un antistress. Il peut aussi être fabriqué à la maison, et faire varier son aspect (couleur…). Sur le net, de nombreuses recettes existent avec des constituants très différents. Le principe de fabrication est une réaction de polymérisation d’alcool polyvinylique soluble dans l’eau, à l’aide d’un réticulant, généralement l’acide borique ou ses dérivés, contenus entre autres dans les lessives, et les solutions oculaires. L’alcool polyvinylique est un polymère liquide formé de longues chaînes de carbone qui portent des groupements hydroxyle -OH. Par ailleurs, le borax se transforme en B(OH)4− dans l’eau et établit des liaisons hydrogène avec l’alcool polyvinylique formant un réseau réticulé avec des propriétés élastiques. Les appels aux centres antipoison suite à des expositions au Slime sont en augmentation constante et nous nous interrogeons sur les tableaux cliniques présentés. L’objectif est de décrire les cas d’exposition au Slime à partir des données des Centres Antipoison.
Méthode |
Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique des cas d’exposition humains au Slime des cas d’imputabilité non nulle collectés par les CAP français entre le 1er janvier 2000 et le 27 septembre 2017. Les agents sélectionnés étaient : Pâte péteuse, Kim Play Pâte à Prout, Mister Prout Pâte, Slime, Slime Mystery Coffret, Slime Mystery Kit de fabrication colorant bleu fluo, Slime Mystery Kit de fabrication colorant jaune fluo, Slime Mystery Kit de fabrication colorant rose fluo, Slime Mystery Kit de fabrication poudre Slime. Une recherche élargie sur le commentaire a également été réalisée.
Résultats |
Trente-neuf dossiers (42 personnes exposées) ont été extraits depuis 1999 dont 32 dossiers (36 personnes exposées) en 2017. La moyenne d’âge des exposés est de 7,27 ans, l’écart type à 6,63 (minimum 9 mois–maximum 42 ans). Le sexe ratio est de 0,61 (16/26). La voie d’exposition était majoritairement orale ou buccale (32 cas) et cutanée (9 cas). 21 cas étaient symptomatiques avec parfois des symptômes associés : nausées/vomissements (15 cas), douleur respiratoire (1 cas), céphalées (2 cas), brûlure cutanée/nécrose (2 cas), érythème/rash (2 cas), eczéma (1 cas), autre (3 cas). La gravité était faible (21 cas) ou nulle (21 cas). Pour les 16 dossiers où l’évolution était connue, les patients ont guéri sans séquelle. Les cas symptomatiques sont d’évolution rapidement favorable, sauf les cas d’exposition cutanée, où la guérison est plus longue à obtenir.
Conclusion |
Le slime est un phénomène de mode surtout chez les enfants, et les expositions sont devenues nombreuses en 2017. La nature des constituants utilisés pour fabriquer le Slime est responsable d’atteintes cutanées prolongées. De plus, l’acide borique est une substance classée reprotoxique de catégorie 1B au titre du règlement 1272/2008/UE relatif à la classification CLP. La manipulation du Slime quotidiennement et pendant de longs mois est responsable d’une surexposition dont les risques n’ont pas été évalués. Les consommateurs doivent être informés des risques liés à cette manipulation.
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Vol 30 - N° 3
P. 171-172 - septembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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